7 confidences d'un psy

psychologie psychothérapie Nov 08, 2019
confidences d'un psychologue

Vous savez, jamais je n'aurais pensé faire ça un jour: répondre dans un blogue à des questions personnelles telles que:  

  1. «Est-ce que j’ai déjà souffert d’un problème de santé psychologique?»
  2. «Pourquoi suis-je devenu psychologue?»
  3. «Ai-je déjà fait moi-même une psychothérapie à titre de client?»
  4. «Comment j’arrive à décrocher après mes consultations?»
  5. « Qui est mon auteur préféré en psychologie? »
  6. «Et si je n’avais pas été psychologue, qu’est-ce que j’aurais aimé faire comme travail?»
  7. «À quoi ressemble une journée typique dans la vie d’un psychologue?»

Voici donc les réponses à ces questions. En espérant que le tout vous soit utile!

 

1) Ai-je déjà souffert d’un problème de santé psychologique?

 

La réponse: oui. En 1997-1998, alors que je faisais ma première année d’études en psychologie, j’ai souffert d’anxiété. Les symptômes: inquiétudes difficiles à gérer, tensions musculaires, sensation d’être à bout, sentiment de danger imminent, etc. C’était très inconfortable. Je ne souhaite cela à personne. Cette année-là, j’ai vécu plusieurs adaptations: déménagement, première expérience de cohabitation (avec trois colocs!), première année d’études universitaires. Autres facteurs qui n’aidaient pas: je n'avais pas assez d'activités sociales et de divertissements; je faisais peu d’exercice physique. Et je ne connaissais pas grand-chose aux techniques de relaxation à cette époque. Bref, il manquait nettement un équilibre dans mes sphères de vie. Toutes les conditions étaient réunies pour que j’éprouve anxiété et fatigue. 

Ce n’est peut-être pas un hasard si, aujourd’hui, je tiens à faire de la prévention en matière de problèmes de santé psychologique au moyen de conférences. J’encourage les gens à équilibrer leurs sphères de vie: relations, famille, travail/études, santé, finances, etc. Cela a du sens pour vous?

 

2) Pourquoi suis-je devenu psychologue?

En 2e secondaire, il y avait dans ma classe une élève qui était habituellement première de classe. Elle était introvertie, timide et studieuse. L'année suivante, en 3e secondaire, elle était avec moi dans le cours de mathématique. Un jour, j’ai aperçu sa note au premier examen: 72%. «Hein? Quoi? Elle a eu 72%! Ça ne se peut pas!», me suis-je dit. Je lui ai alors fait part de mon étonnement.

Elle m’a  raconté qu’elle vivait une période difficile: ses parents venaient de divorcer, elle était en conflit avec sa mère avec qui elle vivait, son frère lui tombait sur les nerfs, etc. Je l’ai écoutée attentivement. C’était pour moi extraordinaire d’avoir accès au monde intérieur d’une personne. Je n’ai d’ailleurs jamais oublié le sentiment que j’ai ressenti à ce moment. C’est alors que l’idée de devenir psychologue a commencé à germer dans mon esprit. Cette idée ne m’a pas lâché par la suite, même si d’autres domaines d’étude m’intéressaient vraiment beaucoup.

 

3) Ai-je déjà fait moi-même une psychothérapie?

En 2001, j’ai eu la chance de faire l’expérience – très libératrice – d’une approche dite psychocorporelle. Je dois avouer que cette thérapie a été, sans contredit, un des meilleurs investissements de ma vie. Aujourd’hui, je ne pourrais pas faire mon travail de psychothérapeute si je n’avais pas fait ce «ménage émotionnel» au début des années 2000. Je pourrais vous parler pendant des heures des bienfaits et des changements survenus grâce à cette thérapie.

De plus, en 2005, j’ai consulté une psychologue en raison d’un vieux deuil non résolu. Elle a utilisé l’intégration par les mouvements oculaires (IMO) pour m’aider à résoudre ce deuil. Et cela a fonctionné! Convaincu de la valeur de cette technique, je l’utilise souvent pour aider ma clientèle.

Bref, on a tous un certain ménage à faire dans notre boîte à émotions!

 

4) Si je n’avais pas été psychologue, quel autre travail aurais-je aimé faire?  

J’aurais aussi aimé être professeur de biologie ou de français. Eh oui! J’aime apprendre et ensuite partager mes connaissances.

Ce n’est pas un hasard si, aujourd’hui, j’anime des conférences, des formations et que j’écris des articles de blogue à titre de psychologue. C’est une occasion pour moi de partager des connaissances

 

5) Comment est-ce que j’arrive à décrocher après une consultation?

 

Même si mes clients me parlent d’expériences de vie traumatiques, j’arrive en général à décrocher facilement après mes consultations. Heureusement! Sinon je serais à risque de vivre un épuisement professionnel.  

Vous vous demandez peut-être quels sont mes trucs pour décrocher? Écouter des émissions d’humour, bouger (environ 30 min par jour), écouter de la musique, aller au cinéma à l’occasion, cuisiner, entretenir mon réseau social, dire des niaiseries (j'excelle en la matière!), méditer, prendre soin de mon sommeil et rédiger des chroniques dans mon blogue! 

Comme je suis mon propre outil de travail en quelque sorte, j’ai la responsabilité de prendre soin de ma santé mentale et physique, et de me maintenir, autant que possible, un bon équilibre de vie. (Est-ce que je me répète?)

 

6) Quel est mon auteur préféré en psychologie?

 

Sans hésiter, je dirais le psychologue et auteur étatsunien Arthur Janov. Sa théorie primale m’a beaucoup éclairé sur le fonctionnement de l’esprit humain. Sa théorie et ses exemples cliniques percutants m’ont fait prendre conscience à quel point les traumatismes et les carences affectives précoces ont un impact sur notre personnalité, nos motivations, nos comportements, notre façon de percevoir et nos troubles psychologiques. Ce n'est pas un hasard si je reste à l'affût des approches et techniques qui permettent de guérir les blessures du passé: 

Je déplore le fait que psychologue Janov soit si peu connu aujourd’hui du grand public et des psychologues du Québec. Lors de mes études universitaires, j’ai entendu son nom une seule fois dans un cours d’histoire de la psychologie, à la première session. Le professeur classait ce psychologue parmi les «néo-freudiens». Rien de plus n’a été mentionné à son sujet. Dommage. Par chance, lors de mes études de maîtrise, un ami passionné de psychologie m’a fait découvrir cet auteur. Je lui en suis très reconnaissant.

Vous aimeriez lire quelques livres de Janov? Je vous suggère ceux-ci:

  •  Le corps se souvient 
  •  Prisonniers de la souffrance
  •  La biologie de l'amour
  •  L'amour et l'enfant

 

7) À quoi ressemble une journée typique d’un psychologue?

Les psychologues en pratique privée ont la liberté d’organiser leurs journées comme ils veulent. Pour ma part, j’offre des consultations du lundi au jeudi. Voici à quoi ressemble une journée typique (mon horaire est un peu atypique soit dit en passant):

  • En avant-midi, je réserve un bloc de  deux heures environ pour le volet recherche et développement! Qu'est-ce que je fais concrètement? Lecture de livres ou d’articles, écoute de webinaires ou de documentaires. Cela me donne des idées pour mes articles de blogue ou pour des conférences. Parfois, je prends ce temps pour améliorer mes conférences actuelles. Bref, en avant-midi: documentation, réflexion et création!  Durant ce bloc de temps, je mets mon téléphone mobile en mode avion. Pas de notifications, pas d'appels, pas de courriels, pas de Facebook ni de LinkedIn! Selon moi, les sources de distraction sont des ennemis de la la concentration, de la productivité et de la créativité. 
  • En fin d'avant-midi, je rencontre mon premier client de la journée. Après chaque consultation, je prends quelques minutes pour rédiger une note dans le dossier du client.  
  • Je prends le temps de dîner et de me reposer quelques minutes. Confidences: je mange peu ou pas de produits céréaliers le midi (j'en mange le matin et le soir). Je privilégie les légumes (crus et/ou cuits) et une source de protéines (ex.: poisson ou légumineuses) au repas du midi. Ainsi, je me sens plus alerte et en forme en après-midi pour mes consultations.
  • En après-midi, je rencontre deux clients. Je prévois souvent 75-90 minutes par personne, au cas où j’utiliserais l’intégration par les mouvements oculaires (IMO) avec mes clients. Les gens en arrêt de travail ou à la retraite apprécient avoir leur rendez-vous en fin d’avant-midi ou en début d’après-midi, en dehors des heures de trafic!
  • En fin d'après-midi, je prends une collation; je réponds à des courriels ou à des messages vocaux. Ensuite, je fais environ 30 minutes d’exercice physique afin de m’oxygéner, de recharger mes batteries et de décrocher du travail. 
  • Ensuite, je prépare le souper (eh oui, j’aime cuisiner!). Après avoir mangé, je me change les idées (ex. : émission d’humour à la télé) avant de reprendre le travail en soirée.
  • En soirée, dernière consultation de la journée. C'est le moment que je préfère pour pratiquer la psychothérapie. Étonnant n'est-ce pas? Je reçois souvent des personnes qui n’ont pas le temps de venir à mon bureau le jour en raison de leur emploi.
  • En fin de soirée, je décompresse en bavardant, en écoutant un film ou en allant prendre l’air quelques minutes quand il ne fait pas -25 degrés Celcius! Il m’arrive de méditer quelques minutes avant le coucher.

Comme vous pouvez le constater, mes journées, même si elles sont bien remplies, comptent des moments pour...

  •  les divertissements;
  •  les relations interpersonnelles;
  •  la relaxation;
  •  l'activité physique.

Un esprit sain dans un corps sain: une devise qui me plaît!

Je ne fais pas de consultations les vendredis.

En conclusion

Je vous en ai dit beaucoup sur moi. J’espère que ces confidences ont pu vous être utiles, vous inspirer, vous divertir, sinon vous aider à vous endormir! Ah! Ah! Ah!