Résoudre un deuil… par l'hypnose!

psychothérapie Nov 20, 2018
Deuil et hypnose conversationnelle

Qui n’a pas déjà perdu un être cher tel qu’un ami, un animal de compagnie, un conjoint ou une conjointe, un parent ou un enfant?  Parfois le temps seul fait son œuvre. Parfois, il faut un coup de pouce pour débloquer un deuil qui stagne. C’est à ce moment qu’une psychothérapie peut s’avérer utile. Pour aider leurs clients sur ce plan, les psychologues et psychothérapeutes utilisent des techniques variées : l’EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing), l’IMO (intégration par les mouvements oculaires), l’ICV (intégration du cycle de la vie), la Gestalt, etc. Il y a quelques années, j’ai eu la chance d’apprendre une technique avant-gardiste permettant de résoudre les deuils : l’hypnose conversationnelle. Tour d’horizon d’une technique libératrice. 

 

Racines théoriques de cette technique 

 

L’hypnose conversationnelle s’inscrit dans le courant dit humaniste. Elle intègre des éléments de plusieurs approches: la notion d'imagination active (Humbert, disciple de Jung), de rêve éveillé dirigé (Desoille), de focusing (Gendlin), de la chaise vide (Perls) et d'hypnose conversationnelle (Erickson). Durant la séance, les sensations, les pensées, les mots, les images sont mises à contribution afin de favoriser la résolution du deuil. Habituellement, une à deux séances suffisent. Comment se déroule une séance?

 

Déroulement d’une séance d’hypnose conversationnelle?

Dans un premier temps, le psychologue, par des suggestions hypnotiques, met le client dans un état de relaxation et de transe légère pendant laquelle il demeure conscient de toutes les sensations qui vont émerger lors de l’imagerie. Ensuite, le client est amené à « rencontrer » la personne décédée en utilisant le jeu de l’imaginaire. Le thérapeute invite alors le client à exprimer à la personne décédée les émotions non exprimées. Voici quelques exemples : la tristesse associée à l’absence de la personne, la colère liée au sentiment d’abandon, la culpabilité de n’avoir pu être à son chevet au moment du décès, de n’avoir pu dire ou faire quelque chose, etc. Une fois les sentiments exprimés, le client est invité à clore cette rencontre imaginaire par une étreinte (optionnel). Ce type de projection à la fois émotionnelle et mentale favorise l’accès aux ressources intérieures du client. La question de croire ou de ne pas croire à la vie après la mort n’a aucune importance sur le plan du bon déroulement de la séance et ne modifie en rien les croyances des gens sur l’après-vie. Important : le client ne communique par réellement avec la personne décédée; il s’agit simplement d’une rencontre imaginée.

 

Mon opinion sur cette technique de thérapie brève

En 2015, j’ai assisté à la formation de deux jours sur l’hypnose conversationnelle, formation animée par Paule Mongeau, psychologue et auteure. À cette occasion, j’ai pu jouer le rôle d’observateur, le rôle de thérapeute et celui de client. Comme thérapeute, j’ai trouvé la technique simple, efficace et surtout agréable à utiliser. Comme client, je dois avouer que j’ai été étonné des prises de conscience que j’ai pu faire pendant la séance. Bref, je suis sorti de la formation avec le goût d’utiliser cette technique de thérapie brève pour le bénéfice de ma clientèle.

Comme thérapeute, on a parfois l’impression qu’un deuil est complété. L’hypnose conversationnelle permet de valider cette impression, soit de compléter le deuil, au besoin.

 

Un exemple clinique : Sylvain et sa culpabilité face au suicide d’une collègue

J’ai déjà aidé un client, Sylvain (pseudonyme), qui avait perdu une collègue de travail par suicide. Sa collègue était amoureuse de lui. Lui était déjà engagé avec une autre femme. Sylvain croyait qu’elle s’était suicidée notamment à cause de l’impossibilité d’une relation entre elle et lui. En une courte séance d’hypnose conversationnelle, le client a pu se libérer de la peine et surtout de la culpabilité qui le rongeait par en-dedans. Lors des séances suivantes, j’ai pu vérifier si les résultats se maintenaient. La réponse : oui! Deuil résolu!

 

Qu’en pensent d’autres psychologues?

J’aime bien connaître le point de vue de confrères et consœurs. Voici le commentaire de quelques-uns d’entre eux :

«Une technique qui va droit au cœur du client.» - Suzanne Cardin, psychologue

«Technique très puissante et profonde pour résoudre les deuils.» - Françoise Billette, psychologue

«Une formation qui offre de réels leviers de résolution du deuil basés sur les ressources du client.» - Éric Maheux, psychologue

«Pourquoi se laisser empoisonner l'existence durant toute une vie par son sentiment de culpabilité lorsque, en quelques heures à peine, il est possible de passer du choc à la résilience?» - Jean-Louis Laberge, psychologue

 

En conclusion

L’hypnose conversationnelle fait partie des approches d’intervention utiles en résolution de deuils. Cette technique de thérapie brève gagne à être davantage connue des psychologues et aussi du grand public. Pour en savoir plus sur l’approche, je vous invite à lire le livre de Paule Mongeau : Renaître par l’imaginaire (Éditions Québec-Livres). Les psychologues et psychothérapeutes désireux de se former à la méthode pourront consulter le site Internet de la formatrice.

Vous avez déjà perdu un être cher? Comment avez-vous pu avancer dans la résolution de votre deuil? Avez-vous consulté un professionnel de la santé mentale afin de vous libérer sur le plan émotionnel? 

 

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