Comment connecter avec des gens d’origine étrangère?
Jun 23, 2020
Quand j’ai l’impression qu’un client, un employé ou encore un voisin est d’origine étrangère – à cause de son accent – je lui demande poliment quelle est sa langue maternelle. Puis, si j’en suis capable, je prononce quelques mots dans sa langue d’origine.
Quel est l’impact sur cette personne?
Eh bien un sourire apparaît sur son visage. Elle s’empresse de s’informer de la façon dont j’ai appris ces mots. Un échange cordial s’en suit habituellement.
Et quand je la revois, quelque temps plus tard, j’ai souvent droit à un sourire spontané et à un accueil chaleureux de sa part.
Une connexion positive étant établie, nous sommes dans des conditions favorables pour entamer une discussion, une collaboration ou un travail d'équipe. C’est chouette.
Je ne suis pas seul à recourir à cette approche. Par exemple, Sylvie Laitre, traductrice, a partagé sur LinkedIn une anecdote personnelle qui saura sans doute vous intéresser:
« J'ai des voisins qui viennent de Russie. Il y a 3-4 ans environ, je voulais demander à leur jeune fils de s'occuper de mon chien et, bien que je savais qu'il parlait parfaitement français, j'ai décidé d'adresser une lettre à sa maman, en russe. J'ai étudié cette langue TRÈS brièvement lorsque j'étais à l'université, mais c'est une de mes amies sibériennes (qui habite au Canada) qui m'a aidé avec la rédaction de ladite lettre. Je l'ai rendue heureuse avec mon effort et notre relation grandit depuis. »
Madame Sofia Benyahia, une Marocaine vivant au Québec depuis 30 ans, a partagé sur LinkedIn comment elle réagissant en entendant des mots de son pays natal:
«La langue maternelle est un raccourci vers notre cœur d’enfant […]. Lorsqu’il m’arrive de croiser un mot marocain non entendu depuis des lustres, je le savoure comme un bonbon. Un bonbon d’oreille.»
En bref, quand on fait l’effort d’adresser quelques mots dans la langue de quelqu’un, on crée un pont vers cette personne. C’est une des clés pour connecter émotionnellement.
Il y a plein d’autres façons de connecter. Jean-Félix Poulin, M.A, anthropologue, a d’ailleurs généreusement partagé sur LinkedIn son approche:
«Pour ma part, je mise sur les principes universels de l’humain comme la réciprocité. Une autre bonne manière d’entrer en contact avec une personne d’origine étrangère est de lui offrir quelque chose (qui représente notre propre culture idéalement). Par exemple, offrir une tarte au sucre à son voisin issu de l’immigration, ou même juste lui offrir de l’aide pour transporter ses sacs d’épicerie. Même pas besoin de parler la même langue ! Ce geste permet d’entamer une relation et suscite instinctivement le désir de retourner la faveur (même si ce n’est pas l’objectif initial).
Les bonbons au sirop d’érable m’ont d’ailleurs beaucoup aidé à établir des liens avec des personnes de différentes origines lors de mes recherches sur le terrain à l’étranger.»
Très intéressant! Et vous, comment faites-vous pour établir un lien avec vos interlocuteurs d’origine étrangère?
P.-S. – Merci à Mme Sofia Benyahia, à Mme Sylvie Laitre et M. à Jean-Félix Poulin qui m’ont aimablement autorisé à citer leurs propos.
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Bonne lecture!
Stéphane Migneault, psychologue